La biodiversité en Méditerranée
La mer Méditerranée est une zone sensible de biodiversité marine. Bien qu’elle ne couvre que 0,7% de la superficie mondiale des océans, il s’agit de l’un des principaux réservoirs de biodiversité d’espèces marines et côtières, avec au minimum 10.000 à 12.000 espèces (près de 8.500 espèces de faune macroscopique, plus de 1.300 espèces végétales et près de 2.500 autres groupes taxonomiques). Ceci correspond à 4-18% (selon le groupe taxonomique) des espèces marines connues dans le monde (PNUE-PAM SPA/RAC 2010).
Le littoral méditerranéen est sous pression humaine constante et croissante, en raison des activités de cinq cents millions d’habitants (2014) dans les pays riverains (FNUAP) et de 300 millions de touristes. La dégradation des habitats, la surpêche, la pollution, l’eutrophication, la surexploitation des ressources, la navigation, les espèces envahissantes et le changement climatique débouchent directement sur la dégradation de la biodiversité marine et côtière.
Les sites sensibles de biodiversité se caractérisent à la fois par des niveaux exceptionnellement élevés d’endémisme et des niveaux critiques de perte d’habitat, nécessitant des efforts considérables et concertés pour leur conservation.
Le Plan d’action stratégique pour la préservation de la diversité biologique (PASBIO) dans la région méditerranéenne
Afin d’affronter les menaces complexes auxquelles la biodiversité marine et côtière est soumise en Méditerranée et, face à la complexité et à l’ampleur de la pression sur la diversité biologique marine et côtière, les Parties contractantes à la Convention de Barcelone conviennent de la nécessité d’une stratégie concertée afin de faire progresser la mise en œuvre du Protocole ASP/DB.
Par conséquent, le SPA/RAC a élaboré le Plan d’action stratégique pour la préservation de la diversité biologique dans la région méditerranéenne (PASBIO), adopté en novembre 2003 à Catane par les Parties contractantes à la Convention de Barcelone.


Celui-ci a nécessité trois ans d’élaboration, depuis 2001, dans le cadre d’un processus de grande ampleur fondé sur des consultations avec les pays, en vue de diagnostiquer l’état de la biodiversité marine et côtière, d’identifier les priorités nationales et de concevoir un Plan d’action national pour chacun des thèmes prioritaires. Les résultats des consultations nationales ont été compilés afin d’élaborer un élément de PASBIO régional qui pourrait appuyer et coordonner les Plans d’action nationaux.
Les actions identifiées par le PASBIO comme étant prioritaires, concernent sept axes principaux :- inventaire, cartographie et suivi de la biodiversité marine et côtière méditerranéenne
- conservation des habitats, des espèces et des sites sensibles
- évaluation et atténuation des impacts des menaces sur la biodiversité
- développement de la recherche pour améliorer les connaissances et combler les lacunes en matière de biodiversité
- développement des compétences pour assurer la coordination et l’assistance technique
- information et participation
- sensibilisation.
Ces actions ont orienté les pays au cours des quinze années suivantes, dans la planification et la mise en œuvre d’activités et de projets de protection, et auront des répercussions pour l’ensemble de la Méditerranée.
Point de la situation
En 2008-2009, une action est effectuée afin d’actualiser le PASBIO sur les questions de changement climatique. Cette action est mise en œuvre par le biais d’une approche participative ascendante et a débouché sur l’élaboration d’aperçus nationaux, sous-régionaux et régionaux relatifs à la vulnérabilité et aux impacts du changement climatique sur la biodiversité marine et côtière.
Lors de leur 17ème réunion ordinaire (Paris, février 2012), les Parties contractantes à la Convention de Barcelone et ses Protocoles ont invité le Secrétariat à évaluer les progrès accomplis dans l’application du PASBIO et à définir ses options à l’échelle nationale et régionale pour les prochaines années. Les Parties ont souligné l’importance de prendre en compte tant les Objectifs écologiques adoptés pour la Méditerranée dans le cadre de l’Approche écosystémique que les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité, adoptés par la CDB dans les nouvelles options du PASBIO.


